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La révolution cubaine
--> Cuba est-elle une dictature ?
Il n'y a pas de paix possible dans le capitalisme, système économique absurde dont le premier chiffre d'affaire est le trafic d'armes. Il engendre des situations inhumaines, par exemple des pays entier où il est plus facile pour un enfant de se procurer une arme que de la nourriture, des pays où des femmes se prostituent pour de l'eau.

De plus, le capitalisme a une morale à géométrie variable. Des pays sont amis tant qu'ils acceptent de vendre à vil prix leurs matières premières aux multinationales, mais dés qu'ils se rebellent et nationalisent ces matières premières au nom de leur intérêt bien compris, ils deviennent des dictatures.

Pour une personne de gauche, une dictature est un pays où l'appareil gouvernemental est sous contrôle de la classe qui possède aussi les moyens de production. Un tel état ne peut être que répressif. Qu'en est-il à Cuba?

Pour comprendre Cuba, il est nécessaire de comprendre ce qui s'est passé lors de la révolution et dans les années qui suivirent. Ce qui suit est une adaptation libre de certains passages d'un texte anglais de Chris Slee, Cuba: How the Workers & Peasants Made the Revolution, Cuba : Comment les travailleurs et les paysans firent la révolution.

Lors de la révolution, la force de Castro fut de réussir à unir toutes les factions qui luttaient contre Batista. Il est marxiste dés sa jeunesse lors de ses études à l'université et il sait ce qu'il veut faire dés cette époque. Il était conscient du fait que les communistes cubains étaient isolés en raison de la nature corruptrice de l'impérialisme, du maccartisme et des politiciens réactionnaires. Il fut donc contraint de procéder par étapes. Il avait aussi conscience que les masses étaient confuses car elle n'avaient pas consciences de la nature sociale du problème. Mais elles étaient aussi désespérées et prêtes a se battre.

Son premier programme ne fut pas socialiste mais plutôt radical démocrate. Si ce programme avait été plus communiste, Fidel n'aurait jamais réussit à obtenir ni le soutien de tous les groupes et partis qui luttaient contre Batista, ni le soutien du peuple. Pendant la révolution, il s'employât à développer la conscience révolutionnaire et communiste des ouvriers et paysans cubains. Lors du second manifeste du mouvement du 26 juillet en 1956, Castro appelle les ouvriers à s'organiser depuis la base en groupes révolutionnaires afin de pouvoir déclarer une gréve générale.

Che Guevara fut aussi enthousiasmé par ce but. Il écrivit : "La grève générale révolutionnaire est l'arme définitive, le missile intercontinental des peuples."

Plusieurs grèves générales eurent lieu pendant la révolution. Celles-ci furent plus ou moins suivies suivant les régions de Cuba, la Havane étant à la traine. Plus la révolution durait et plus sa popularité augmentait, plus d'ouvriers rejoignaient les rangs de l’armée rebelle, en particulier les colonnes de Che Guevara et Raul Castro, et plus les grèves étaient suivies. Les opérations de guérilla étaient complémentaires des grèves car elles occupait l'armée de Batista ce qui augmentait les chances de succès des grèves.

Vers la fin de 1958, et alors que les succès de la guérilla allaient grandissant, l'obsession de Castro était de détruire l'appareil politique de la classe dominante. Pour cela, la grève générale était centrale car c'est la seule possibilité pour paralyser suffisamment la vie de l'état pour que tout son pouvoir, et pas seulement des fractions de ce pouvoir, passe dans les mains des révolutionnaires.

A fin 1958, la guérilla avançait sur la Havane et les USA commençaient à faire des plans pour remplacer Batista afin de contrecarrer Castro. Le 1er janvier 1959, Castro appela le peuple cubain et lui demanda, particulièrement aux travailleurs, de faire les préparations d'une grève générale qui devait commencer le lendemain. Il demanda aux ouvriers de s'organiser eux-mêmes dans leurs usines et sur leurs places de travail afin de paralyser complètement le pays. Le 2 janvier, cette grève commençait. Elle fut suivie massivement et ce fut la grève décisive. Les anciens leaders des unions syndicales qui avaient collaboré avec Batista s'enfuirent et les unions s'organisèrent elles-mêmes pour nommer de nouveaux leaders.

La grève générale se développa tellement qu'elle devint une véritable insurrection générale qui aida a détruire l'ancien appareil d'état. L'armée et la police de Batista se désintégrèrent, certains se rendirent, les autres désertèrent. Cette grève générale insurrectionnelle de tous les travailleurs cubains fut ainsi une contribution décisive à la révolution cubaine.

Dans les 2 ans qui suivirent, les agences répressives de l'ancien régime furent supprimées et de nouvelles organisations de défense, basées sur la vigilance révolutionnaire, furent établies avec comme participation principale des gens ordinaires. Castro et ses supporters ont aussi encouragé les travailleurs et les paysans à se mobiliser à travers leurs organisations comme les unions afin qu'ils puissent demander et accomplir eux-mêmes les changements sociaux radicaux.

Après la révolution, le premier gouvernement, dont Castro ne fait pas partie, était dirigé par un juge conservateur qui s'était opposé à Batista. Des conflits apparurent rapidement entre ce gouvernement et les ouvriers et paysans. Castro les mobilisa pour mettre sous pression les éléments conservateurs du gouvernement. En 1959, 4 grèves générales eurent lieu pour soutenir le programme de réformes radicales de Castro. Le 16 février 59, le président conservateur démissionne et Castro lui succède comme 1er ministre. Au court des mois qui suivent, une série d'autres figures bourgeoises démissionnent de leurs positions.

Le camp bourgeois obtient la démission de Catro le 16 juillet. Une grève commence le 23, le 26 il est de nouveau 1er ministre. Tous ces détails montrent que la politique révolutionnaire de Castro est, dés le début, largement soutenue par l'ensemble du peuple cubain, et que sans ce support, la révolution cubaine n'aurait jamais réussi.

Fidel Castro : “Le peuple cubain a accompli une prise de conscience socialiste avec le développement de la révolution et la lutte de classe violente qui fut réalisée aux niveaux national et international. Cette lutte a permit de développer la conscience des masses; elles furent capable de réaliser en quelques mois ce que seulement une minorité avait été capable de comprendre après des décades d'exploitation impitoyable."

Je continuerai une autre fois, il faudrait au moins 50 pages pour rendre compte des avancées sociales révolutionnaires qui furent accomplie à Cuba, par le peuple de l'Île, dans les années qui suivirent la révolution et jusqu'à aujourd'hui. Une constante toutefois, le soutien populaire aux dirigeants est toujours là, et en parallèle la participation des cubains ordinaires autant aux réformes qu'aux processus de décision a été augmentée. Et comme lors de l'insurrection, les dirigeants cubains ne pourraient rien accomplir sans ce soutien populaire.

Personne ne peut comprendre Cuba s'il ne comprend pas qu'en 1960 déjà l'ancien état bourgeois avait cessé d'exister et qu'un nouvel état avait été construit où les ouvriers et les paysans sont les forces dominantes. C'est pourquoi dans l'Ile, l'idéologie du prolétariat domine.

Les ouvriers et les paysans furent impliqués dans la nationalisation et la redistribution des terres et des usines. Ce furent eux, organisés en milices, qui saisirent les terres et les usines. Dans les grandes exploitations et entreprises, beaucoup préférèrent, ce furentt leurs décisions, continuer à être salariés. L'état cubain respecta ce choix et nationalisa ces entreprise et ces exploitations agricoles.

De même au niveau politique. Le peuple cubain participe à travers diverses organisations à toutes les prises de décisions importantes. Il participe également à la planification de la production, ceci autant au niveau global, que local dans les entreprises et les exploitations agricoles.

Ce sont les prolétaires et les paysans cubains qui présentent les candidats aux élections et non le parti communiste de l'Ile. Celui-ci n'a pas le droit ni de proposer des candidats ni de prendre parti. Le passage aux urnes devient ainsi un plébiscite des décisions prises par les électeurs lors de la phase de sélection des candidats. De plus, une fois élus, les politiciens sont limogeables en tout temps par celles et ceux qui les ont proposés comme candidats.

Au vu de ce qui précède, si Cuba est une dictature, c'est tout sauf une dictature bourgeoise, mais au contraire un état répressif de prolétaires et de paysans.
Contrairement à ce qui se passe dans les démocraties capitalistes, à Cuba ce sont les gens concernés par les conséquences des décisions politiques qui prennent ces décisions.

Cuba est un autre monde. Il n'est pas parfait et les cubains, c'est à dire les dirigeants comme le peuple dans sa majorité, c'est à dire les ouvriers et les paysans de l'île, en sont bien conscient, de même qu'ils sont bien conscient de leurs limites.

Refuser mon soutien a Cuba serait trahir son peuple, trahir tous ces ouvriers et paysans admirables et remarquables qui nous montrent qu'une authentique révolution est possible, qu'il est possible de résister à l'empire capitaliste, et que si nous nous y mettons tous, de le renverser et de construire une société qui soit simplement humaine.
Ecrit par Cuba-Suiza, Lausanne, le Jeudi 3 Juin 2010, 22:40 dans la rubrique Histoire.